11-L’autofocus

Bienvenue dans la troisième partie de ce cours. Nous avons maintenant terminé le module sur l’expositione. Nous allons pouvoir maintenant nous consacrer à un autre concept clé : la mise au point.

Souvent, tout n’est pas net dans une image. Pour des raisons optiques, les objets situés à une distance donnée de l’objectif vont apparaître nets tandis que d’autres situés à des distances différentes seront floutés.

Il y a en fait un plan de mise au point, toujours parallèle au capteur (et à la lentille de l’objectif pour la plupart). Tout ce que contient ce plan sera parfaitement net. Plus on s’éloigne de ce plan, plus les objets se floutent.

L’action de faire la mise au point avec l’objectif consiste à déplacer ce plan vers l’avant et vers l’arrière, jusqu’à ce qu’il soit positionné sur votre sujet. Comme nous le verrons dans une leçon ultérieure, ce n’est pas tout à fait vrai, car il y a en fait deux plans entre lesquels tout est net, et la distance qui les sépare est appelée « profondeur de champ ». Pour l’instant, nous allons rester sur l’idée qu’il y a un seul plan (celui en orange sur le schéma ci-dessous), c’est une simplification bien pratique.

Il y a deux moyens de régler la mise au point :

  • Soit en laissant l’appareil photo détecter la distance qui vous sépare de votre sujet et régler la mise en point en fonction (c’est l’autofocus)

  • En réglant la mise au point manuellement (c’est le focus manuel, notre leçon suivante)

Quand vous utilisez l’autofocus (la première solution ci-dessus), vous pouvez choisir entre :

  • Décider vous-même manuellement où la mise au point se fera : soit sur un point autofocus unique (AF-S comme AF-Single), ou sur un ensemble de points AF (AF-Group), généralement disposés en croix. A noter qu’il existe plusieurs points AF sur l’ensemble de votre viseur (leur nombre varie beaucoup selon votre modèle d’appareil, passant par exemple de 51 points sur le Nikon D7500 à 473 sur le Z7 II)

  • laisser l’appareil décider à votre place quel(s) point(s) AF utiliser pour faire la mise au point. C’est le mode autofocus auto

L’appareil va se baser sur des algorithmes pour essayer de deviner si vous voulez rendre net un élément se déplaçant dans le cadre, ou plutôt un élément au centre du cadre prenant beaucoup de place et situé plus proche de vous que de l’arrière-plan, ou plein d’autres cas de figure !

Ces dernières années, le développement de la reconnaissance des visages a amélioré la performance de ces systèmes, car il est rare de vouloir flouter un visage en laissant le reste du cadre net.

Comme toujours, il n’y a pas de « bon choix » dans le choix du mode d’autofocus : cela dépend entièrement de la performance de votre appareil, et de la confiance que vous lui faites, et du degré de complexité de votre sujet.

Avec ou sans l’autofocus, le manque de lumière est souvent problématique pour faire la mise au point.

C’est bien normal, car sans aucune lumière, il est impossible aussi bien pour vous ou pour votre appareil d’évaluer la distance qui vous sépare de votre sujet.

Il faut savoir que l’autofocus fonctionne toujours à l’ouverture maximale de votre objectif, et donc les objectifs lumineux (i.e. avec des grandes ouvertures) auront un meilleur autofocus en basse lumière que des objectifs moins onéreux et moins lumineux.

Pour pallier à ce problème, les appareils ont souvent une diode d’assistance à l’autofocus, qui s’allume brièvement pendant la mise au point. Cela fonctionne bien tant que votre sujet est assez proche (quelques mètres), mais ne vous attendez pas à des miracles pour les scènes plus exigeantes !

Pour finir, je vais vous reparler du bouton AF-L (déjà évoqué dans la dernière leçon). Vous pouvez choisir de le configurer pour mémoriser la mise au point et l’exposition. Cette configuration est très adaptée pour faire la technique de la mise au point recadrage (focus and recompose, en anglais)

Pour cela, placez votre sujet au centre de l’image (ou sur le point autofocus actif), appuyez à mi-course sur le déclencheur, appuyez avec le pouce sur le bouton AF-L, puis recadrez votre composition comme vous le souhaitez avant de déclencher.

Maintenant, à vous !

Trouvez une scène comportant des objets à diverses distances : disons par exemple 1m, 10m et une longue distance.

L’exemple type serait une route bordée par un arbre au premier plan (sujet à 1m), une voiture un peu plus loin (sujet à 10m), et un bâtiment ou d’autres voitures loin à l’arrière-plan.

Placez-vous en mode priorité ouverture avec votre ouverture maximale (petit nombre f/), ce qui va diminuer votre profondeur de champ et créer une différence de netteté entre vos différents sujets dans l’image.

Réglez l’appareil en autofocus point unique, parfois appelé AF-S (vous pouvez bouger ce point avec le joystick de votre appareil), essayez de faire la mise au point successivement sur chacun des trois sujets et prenez quelques photos. Essayez de percevoir les différences, dans le viseur, sur l’écran arrière, ou même sur votre ordinateur pour être plus confortable.

Maintenant, réglez l’autofocus en mode automatique, et observez où l’appareil décide de faire la mise au point.

Vous pouvez aussi expérimenter la différence en le mode d’autofocus simple ou continu (nous n'en avons pas encore parlé dans cette leçon). En mode AF-C, faites la mise au point sur une personne qui vient vers vous, et regardez comment votre appareil va refaire la mise au point constamment. 

Pour empêcher cela, vous pouvez configurer votre bouton AE-F/AE-L et tester une mise au point recadrage !

Avec un peu de pratique, vous saurez si vous préférez :

  • utiliser l'autofocus point unique ou l'autofocus automatique 

  • utiliser toujours l'autofocus simple ou parfois passer en autofocus continu

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